MYTHE: « Les loups ne vivent pas longtemps en raison de leur régime alimentaire »
C’est là un autre exemple de raisonnement erroné et de fausse logique. Il est vrai que les loups ne vivent pas autant à l’état sauvage que leurs équivalents domestiqués, mais ce n’est PAS à cause de leur alimentation.
Pourquoi la nature ferait-elle des animaux que leur régime alimentaire tuerait à coup sûr. Comment le fait de manger ce pour quoi il a été conçu et a évolué pourrait-il diminuer son espérance de vie ? La nourriture est ce qui garde le loup en vie. S’il ne mangeait pas, comment pourrait-il vivre ? Cet aspect mis à part, nous devons nous interroger sur l’absurdité qui consiste à corréler la longévité du loup à sa seule alimentation.
La vie à l’état sauvage est une rude tâche. Les loups sauvages doivent affronter l’hostilité de la nature, s’accommoder des conditions faites par chaque journée : chaleur, froid, pluie, tempête, vent froid, tempêtes de neige, etc. Ils doivent également trouver l’énergie pour la capture des grands herbivores tels que les daims et les élans. Ils ont aussi à faire face à la compétition pour la nourriture, tant avec leurs congénères qu’avec les animaux d’autres espèces comme les ours, couguars et avec les hommes. Il leur faut affronter la prédation, la perte de territoire et de proies occasionnées par l’homme au même titre que la détérioration de la qualité de leur environnement et de leur nourriture.
Ils ont également à lutter contre les parasites (tout animal sauvage y est confronté et coexiste généralement pacifiquement avec eux), contre les polluants toxiques, faire face à des conflits entre loups, entre loup et proie, entre loup et d’autres carnivores ou charognards, à la disparition de leur habitat par l’envahissement de l’homme. Il leur faut s’accommoder d’un approvisionnement discontinu en proies et régulièrement endurer la faim puisqu’ils peuvent errer plusieurs semaines sans nourriture. En dépit de tout cela, ils peuvent avoir un état de santé qui leur permette de dépenser une énergie précieuse pour se reproduire, produisant alors des portées de jeunes très vifs, créant de ce fait une demande accrue de nourriture. Ce sont là les causes qui font que l’espérance de vie d’un loup sauvage est plus courte, mais on n’y retrouve PAS de cause alimentaire. C’est précisément leur alimentation et leur solidité génétique qui les garde en vie, même en cas de maladie. Cela ne veut pas dire que leur nourriture qui est parfois absente les rend incapables de subsister, mais qu’ils ne peuvent pas toujours satisfaire leurs demandes afin de combler leurs besoins métaboliques. C’est cette nourriture qui les rassasie, les soigne, leur permet de subsister.
J’espère que vous pouvez maintenant comprendre combien il est ridicule de croire que le régime alimentaire est cause d’un abaissement de l’espérance de vie à l’état sauvage.
Quand on regarde nos compagnons carnivores la question de l’espérance devient une question prépondérante. Nos carnivores domestiques ne vivent pas à l’état sauvage et donc ne sont pas confrontés à la majorité des facteurs coûteux en énergie auxquels les loups ont à faire face. Nos animaux vivent confortablement dans nos maisons où ils reçoivent nourriture et soins en suffisance et où la viande crue dont ils ont besoin peut leur être fournie dans des conditions sanitaires satisfaisantes, exemptes de parasites. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil sur l’exemple qu’est Jerry, un croisement de bouvier australien et de bull terrier, originaire de l’intérieur des terres australiennes, âgé de 27 ans, nourri d’une alimentation crue (Outback Mongrel Could Be Oldest Dog. USA Today. 7-13-2004).
Avec l'aimable autorisation de l'auteur © : Carissa