Tribu Carnivore

Ailes de poulet… ou quels sont les risques ?

P & D Hopwood (Canine Journal de Vewpoint, Février 1996) ont alerté l'opinion suite à l’étouffement de leur épagneul par une aile de poulet crue. Le chagrin qui en résulte naturellement conduira toujours à une réflexion légitime pour tenter d'éviter des désastres similaires.

Je leur présente ici toute ma sympathie, permettez-moi ensuite de recommander la prudence et la nécessité d'une vision d'ensemble.

Il y a plusieurs années lorsque j'étais vétérinaire chargé d'un parc zoologique, un des lions mourut subitement. L'autopsie révéla que la cause du décès était une perforation intestinale par un morceau pointu de vertèbre de bœuf sciée. Une tigresse fut malade pendant plusieurs jours. La laparotomie exploratrice montra des os crus obstruant l'intestin. 

Si des conséquences dramatiques peuvent surgir quand des animaux sauvages consomment des aliments naturels, nous conclûmes cependant que c'était l'aspect non naturel de leur alimentation, le fait de scier les os, qui créait ces problèmes. Nous étions alors fort perturbés mais ne fûmes pas pour autant tentés de commencer à nourrir les grands carnivores avec des aliments artificiels.

Étonnamment j'adoptais le point de vue opposé lorsqu'il s'agissait des besoins alimentaires des petits carnivores domestiques. Je conseillais les conserves à mes clients comme seuls aliments pratiques et sans danger pour leurs animaux. J'étais confiant dans la certitude que je ne prenais pas de risques avec mes recommandations. Il ne pouvait pas y avoir d'étouffements fatals, de dents cassées ou d'obstructions intestinales et pour ce que j'en savais, il n'y avait pas d'inconvénient sérieux. Je frémis de constater à quel point je me trompais alors. Puisque mes patients ne se plaignaient pas et puisque j'exerçais de manière conventionnelle je n'étais pas conscient que le vaste ensemble de maux et les maladies de la vieillesse dont mes patients souffraient étaient en fait principalement le résultat d'une alimentation contre nature.

Les discussions avec d'autres vétérinaires inquiets et prônant une alimentation à base de viande crue, ainsi que nos propres recherches, me premettent de dire ces choses avec confiance. Les chatons et les chiots qui ont commencé tôt une diète naturelle apprennent à se débrouiller avec leur nourriture et, d'après notre expérience, ont rarement besoin de soins vétérinaires. Comme frappés par la foudre nous avons réalisé que beaucoup d'animaux que nous pensions souffrir de leur grand âge étaient en fait victimes d'un syndrome d'immunodéficience acquise. Ce fut avec joie que nous découvrîmes que l'état de ces patients pouvait s'améliorer grandement et nous nous empressâmes d'envoyer ces informations à un journal vétérinaire local. Les résultats furent refusés à la publication, mais vétérinaires et propriétaires de chiens peuvent désormais les trouver dans le British Journal of Small Animal Practice de Décembre 1995.

Nos patients souffrant d'une immunodéficience provoquée par l'alimentation ont à ce jour tous montré un rétablissement rapide. Nous attribuons ceci au conseil diététique tel que mentionné dans le JSAP :

Dès le premier jour suivant la chirurgie, les animaux ont eu une alimentation à base d'os charnus crus avec complément occasionnel de restes de table. Les chats et les chiens de petite taille ont reçu des ailes de poulet, des pattes de lapin et des poissons crus entiers tandis que les chiens plus grands ont reçu de la poitrine d'agneau, des queues de kangourou, etc. La taille des morceaux était importante en tant que régulateur de la fonction de mastication. Des pièces trop petites pourraient être avalées entières avec risque d'obstruction. Les gros os sans viande ont moins de valeur nutritionnelle tout en risquant d'user ou de briser les dents.

En tant que vétérinaires et propriétaires de chiens, nous avons le devoir envers chacun de nous assurer qu'ils ne s'étouffent pas dans des circonstances dramatiques. Notre devoir envers tous est qu'ils ne glissent pas imperceptiblement par la faute d'une alimentation inadaptée dans un syndrome d'immunodéficience acquise débilitant et au long terme.

Avec l'aimable autorisation de l'auteur © : Tom Lonsdale

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