Tribu Carnivore

La mastication chez le chien

Nous recevons un grand nombre de posts sur ce sujet : « mon chien ne mâche pas, mange trop vite, gobe, avale tout rond »….bref, nombre de propriétaires qui se désolent que Kiki ne prend pas le temps de déguster son repas.

Il est important donc, de connaître quelques bases pour se rassurer.

1) la vitesse :

 Comme vous le savez maintenant, Kiki est un carnivore, et il n’est pas le seul ! S’il avait dû chasser et tuer sa proie, il serait plutôt mécontent et frustré de voir que pendant qu’il mettait le couvert, se lavait les papattes, et nouait tranquillement sa serviette, un autre individu peu scrupuleux soit venu lui dérober son repas, ou pire, l’engloutir sous ses yeux !!! Etre rapide et efficace est donc primordial à la survie et c’est bien ancré dans son instinct.

2) la « mastication » :

Ou plutôt son absence, qui désole tant de monde. Vous avez surement tous eu l’occasion de voir manger une vache, sa mâchoire fonctionne de haut en bas pour l’arrachage de l’herbe, puis de droite à gauche pour en faire une bouillie. Ce mouvement est clairement visible et les humains sont pourvus de cette même fonction haut/bas + droite/gauche.

Kiki, lui, a bien la haut/bas, mais impossible pour lui de manœuvrer sa mâchoire latéralement (c’est pareil pour les crocodiles!). Comment faire donc, s’il n’a pas un mixer en état de marche sous la patte ???? Sur une proie un peu imposante, il va, avec canines et incisives arracher ce qu’il peut et avaler très vite. Sur des plus petits modèles, il va ramollir la chose, pour qu’elle puisse passer dans son œsophage, lui aussi plutôt bien conçu pour faire passer des morceaux assez gros mais assouplis ! Pour ça, le morceau trop gros pour disparaître d’un coup, passe au fond de la gueule, où les molaires rentrent en action à la façon d’un pilon, ou si vous préférez, un peu comme quand votre boucher flanque des grands coups de maillet sur un steack pour l’attendrir. Pour écraser uniformément la chose, les mouvements de tête et d’encolure, envoient les morceaux d’un côté à l’autre de la mâchoire. Ceci se produit surtout avec de gros morceaux « mous », sans os.

Si vous arrivez à regarder au fond la gueule de Kiki, vous ne verrez pas des molaires plates comme les vôtres, mais des dents en « crêtes de montagnes ». Elles ne peuvent pas aplatir mais sont très efficaces pour trouer et ramollir ! 

Quand l’os arrive, Kiki peut opter pour la position couchée qui lui permettra de stabiliser son morceau avec ses pattes, et à nouveau la tête et le cou vont rentrer en action pour uniformiser l’écrasement. Ces actions peuvent aussi être plutôt rapides sous les yeux effarés de l’humain angoissé !

Une fois de plus, cela est physiologiquement normal ! Et cet exercice, qui fait intervenir quasi tous les muscles des antérieurs, des épaules, de l’encolure et du dos, est même franchement salutaire pour le physique de Kiki, mais aussi pour son moral.

3) La régurgitation (vomi post-repas) :

Parfois Kiki est quand même un peu trop pressé, et ne fait pas son boulot comme il faut. Il néglige quelques étapes, avale tout au prix de quelques efforts, prend un air penaud et restitue son repas de suite ou presque. Ceci est assez courant chez le chiot, ou le barfeur débutant qui découvre la viande. Là non plus, pas d’inquiétude. Après quelques secondes de récupération, il vous débarrassera le plancher de tout ça, en allant un peu moins vite cette fois !

4) Moralité de l’histoire :

Kiki est un gros goinfre et vous paniquez devant la disparition quasi instantanée de son repas, Kiki s’en va avec son OC qu’il tritouille dans tous les sens, ça vous parait bien compliqué et vous avez envie de l’aider en lui donnant de petits bouts ou en broyant…….ça part certes d’une bonne intention, mais non, ce n’est pas une bonne idée. La solution est dans les morceaux plus gros qui lui donneront du fil à retordre, qu’il ne pourra en aucun cas gober d’un coup d’un seul, où il n’aura pas d’autre choix pour manger que d’utiliser les fonctions dont il est parfaitement équipé ! Après, un petit travail d’observation et de logique vous permettra d’adapter rapidement la taille des morceaux à celle de votre chien, toujours dans cette optique de lui donner un minimum de boulot lors du repas. 

A part quelques rares exceptions, très jeunes chiots au sevrage trop précoce, ou chien très âgé, sans dents, ou en fin de vie, il est préférable d’éviter le broyé, qui sauf pour un très occasionnel dépannage n’a aucun intérêt pour Kiki, et en plus contribuera à entartrer plus rapidement ses dents…...et lui donner une haleine….de chien !!!!

Résistez donc à votre envie d’aider et de faciliter, et nous, nous sommes là pour VOUS aider à le faire ! 

Réalisé par Dominique Duchene pour Tribu Carnivore en octobre 2020 

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