L’alimentation du furet
Les furets vivent en captivité depuis 300 avant JC, mais c’est seulement depuis 40 ans qu’ils sont nourris avec une alimentation commerciale et industrielle. Ce changement répond hélas à une demande du public, qui s’est mis à la recherche d’une façon rapide et simple de nourrir les furets domestiques. En effet, il est beaucoup plus simple de verser quelques granulés dans une gamelle plutôt que de trouver des proies entières.
Introduction
Mais la question est de savoir si cette alimentation industrielle permet réellement de maintenir votre animal de compagnie en bonne santé ? Est-il vraiment possible de prendre de la nourriture crue, de la moudre, de la chauffer à très forte température, d’ajouter des ingrédients qui ne font pas partie du régime alimentaire naturel du furet, d’ajouter des nutriments qui ont été détruits lors de la fabrication, de mouler le tout en de petites formes amusantes et de prétendre que tout cela soit équivalent à un régime alimentaire naturel ?
De plus en plus de professionnels de la santé animale, ainsi que des propriétaires d’animaux domestiques, pensent que les aliments industriels pour chiens et chats créent des maladies. Passer ces animaux domestiques à un régime naturel a montré des améliorations incroyables. La plupart des animaux qui passent à un régime naturel ont vu leur niveau d’énergie s’élever et certaines maladies disparaître. Le changement de régime alimentaire n’est pas un médicament miracle pour toutes les maladies, mais si le corps est nourri convenablement, il n’est pas difficile d’imaginer qu’il pourra plus facilement lutter contre certaines maladies.
Le régime alimentaire du furet
Les furets sont des carnivores stricts conçus pour manger des proies entières. Les furets ont un système gastro-intestinal très court qui ne leur permet pas d’assimiler les végétaux et la flore intestinale est très pauvre, au contraire de celle des herbivores. Il faut environ 3 à 4 heures à la nourriture pour aller d’un bout à l’autre du furet, et de ce fait, ils absorbent la nourriture de manière assez inefficace. Les furets ont plutôt tendance à manger plusieurs petits repas et à cacher la nourriture excédentaire dans leurs terriers pour la manger plus tard.
A cause de leur système gastro-intestinal très court, les furets ont besoin de lipides comme source d’énergie et de protéines animales hautement digestibles. Cela correspond à une proie entière, sans exclure les vitamines et les minéraux essentiels qui y sont contenus. Les furets sont incapables de digérer les fibres (légumes, fruits, céréales).
Les protéines végétales ne peuvent en aucun cas remplacer les protéines animales. La présence excessive de protéines végétales peut entraîner des troubles tels que des calculs rénaux, des problèmes de peau et de pelage, des gastroentérites, un ralentissement de la croissance, ou un abaissement de la reproduction.
L'organisme de l’animal contient des milliers de protéines différentes, qui n'ont pas toutes la même fonction, mais qui sont toutes fabriquées à partir d'unités plus petites appelées acides aminés. Certains acides aminés peuvent être fabriqués dans le corps, d'autres doivent être apportés par l'alimentation. Les acides aminés essentiels sont apportés à l’organisme grâce à la transformation des aliments par la digestion, suivie de l'assimilation par les intestins. 80 à 90 % des protéines ingérées par un carnivore strict doivent être animales car celles ci sont essentielles au bon fonctionnement de l'organisme.
(source : http://www.furets-visons.com/f26-Alimentation.htm)
Les croquettes végétariennes sont totalement inappropriées pour un carnivore. Elles sont même très dangereuses pour leur santé, malgré ce qu’on peut lire dans certains articles qui fleurissent sur Internet.
Chez le furet, les régimes alimentaires à haute teneur en hydrates de carbone favorisent le développement de l’insulinome, un cancer des cellules beta du pancréas. La fonction principale des cellules beta est de répondre à une augmentation du glucose dans le sang par la production d’insuline. Un apport anormalement haut de glucose peut provoquer une hypertrophie des cellules beta. Si une alimentation riche en hydrates de carbones perdure, cela conduit a une saturation totale des cellules, ce qui se produit quand un animal ou une personne développe un diabète induit par l’alimentation. Cependant, ces cellules peuvent aussi passer de l’hypertrophie à la néoplasie (cancer). La néoplasie est une croissance anormale des cellules. Si ce mécanisme n’a pas été prouvé scientifiquement à ce jour, il est intéressant de constater que, durant les années où les furets étaient nourris avec une alimentation crue, l’insulinome était une maladie rare, alors que de nos jours, dans les pays où l’alimentation industrielle est devenue populaire, les cas d’insulinomes sont en augmentation.
Une alimentation à base proies entières est donc le régime le plus approprié pour votre furet. Vous pouvez lui donner des souris, des rats, des poussins, des cailles, des pigeons, des morceaux de poulet ou encore du poisson. Ces aliments fournissent tous les nutriments nécessaires, sous une forme hautement digestible. La mastication des os permet en outre de garder des dents et des gencives saines. Le volume des selles est réduit grâce à une digestibilité accrue.
Un furet mange une ration quotidienne qui représente 10 à 15% de son poids, en 2 à 3 repas. Cela signifie entre 150 et 200 grammes pour un furet mâle et entre 100 et 140 grammes pour un furet femelle. Cela dépend toutefois de l’individu, de la saison, de la température et du taux d’activité de l’animal. Ces quantités doivent donc être adaptées !
Pour ce qui est des friandises, évitez celles du commerce et optez plutôt pour du jaune d’œuf cru, de l’huile végétale, ou de la moelle crue. Vous pouvez également faire sécher des petits morceaux de foie au four.
Bien souvent, on entend dire que le fait de nourrir un animal avec de la viande crue va le rendre agressif envers les êtres humains. Cela est faux. Il n’y a pas de lien entre le régime alimentaire d’un animal et l’agression envers l’être humain. Vous trouverez plus d’informations sur le sujet en visitant la section des "mythes".
Une autre préoccupation qui revient souvent est le fait que le furet pourrait être contaminé par des maladies présentes dans la viande. Il y a effectivement quelques maladies qui peuvent être transmises, mais il n’est pas difficile de trouver de la viande saine. Cela signifie que vous devez faire attention à la provenance de la viande que vous achetez.
Sachez aussi qu’il existe des sociétés qui fournissent des rats, des souris ou des poussins congelés (nourriture pour serpents). S’il n’est pas nécessaire de donner des proies vivantes, il s’agit d’une option envisageable pour les plus courageux d’entre vous.
Si vous n’avez pas le courage ou la possibilité de nourrir votre furet avec des proies entières, vous pouvez reconstituer ces proies avec des morceaux de viande. Afin de fournir une alimentation équilibrée à votre compagnon, il faudra dès lors respecter les proportions suivantes qui sont à peu près celles d’une proie entière :
- 5 à 10 % d’abats
- 10 à 15 % d’os comestibles
- 80 à 85 % de viande (muscle)
Evitez les aliments crus congelés pour chiens qui contiennent souvent des légumes ou des céréales. De plus, ces repas sont souvent hachés, ce qui n’est pas l’idéal. Vous trouverez plus d’informations sur le sujet ici.
Les furets n’ont normalement pas besoin de suppléments alimentaires. Un usage abusif d’acides gras complémentaires peut par exemple mener à l’obésité. L’ajout de vitamines et de minéraux peut déséquilibrer son régime. Toutefois, en cas de maladie, il est possible que votre vétérinaire prescrive des suppléments à votre furet.
Pour faire le changement, il est préférable de faire jeûner votre furet un jour et de passer directement à la viande crue, sans transition. Les furets atteints d’insulinome ne devraient toutefois pas jeûner plus de 6 heures.
Sources :
http://www.furets-visons.com/
http://www.veterinarypartner.com/Content.plx?P=A&A=479&S=0&EVetID=0